Jean-Pierre LE NESTOUR
L'autre moitié du ciel
Traducteur, rewriter, ghost writer, photographe et turfiste, Jean-Pierre LE NESTOUR est né à Marseille le 18 mars 1957, jour anniversaire de la Commune de Paris, des accords d'Evian et du naufrage du Torrey Canyon.
Il mène depuis une trentaine d'années une aventure photographique au long cours, autobiographique, évolutive et nomade, intitulée Les temps difficiles, qu'il serait bien en peine d'abandonner aujourd'hui l'époque étant ce qu'elle est, c'est-à-dire assez horrible et les perspectives d'avenir peu engageantes.
Après Border line, Qibla, Rater sa vie et Beginning to see the light, ses quatre dernières exhibitions limousines,L'autre moitié du ciel est une première incursion en terre auvergnate.
« Les femmes sont la moitié du ciel », disait Mao Tse Toung au moment de marcher sur Beijing pour convaincre le peuple chinois de la validité des thèses communistes appliquées au pékin moyen.
Cette moitié du ciel trouve sa place au cœur de la sélection d'images présentée ici, alors même que je sors en rampant d'une relation passionnelle qui ne pouvait que mal se terminer.
Ce n'est plus vraiment une expo. C'est un acte de contrition.
Il faut imaginer, derrière chacune de ces images, qu'il s'agisse d'un paysage, d'un objet, du détail d'un corps, un geste, une parole de femme, une caresse, un coup de cœur, un coup de griffe...
Dans cette autre moitié du ciel j'ai trouvé les muses qui m'ont accompagnées durant près de trente ans.
Anges, démons, inspiratrices, modèles, mamans, amantes et amies disparues , marchandes de gaufres....La vie sans elles c'est encore la vie.
Et le ciel peut attendre.
BADIA - SCULPTURES - PEINTURES
Un jour, Badia a « quitté » la couleur, ces rouges/jaune orangé/bleus…dont tout le monde avait conscience. Et le spectateur s’est retrouvé devant un village entier d’individus noirs comme le charbon. Avec ici ou là un objet blanc qui ressemble à de l’ivoire, et entoure un bras ou une jambe à la manière d’une attelle que l’on aurait posée pour ressouder un os ! Un agglomérat d’individus anonymes choquants de maigreur. Dont les os saillent sur les anatomies dénudées. Ces êtres sont souvent enchaînés, ou menottés ; tellement usés par le labeur sans doute que, par un étrange mimétisme, leur corps a pris la forme des outils qui illustrent leur métier (pieds-pelles, etc.). Ils sont positionnés pour le travail, pour la lutte, pour l’amour… Leurs doigts interminables sont écartés comme dans l’énervement d’une conversation. Leur peau est parcheminée d’être restée trop longtemps au soleil. Ils sont privés d’yeux, souvent, et pourtant leurs traits mobiles tellement expressifs, ne laissent aucun doute sur la souffrance qui est la leur… Ils sont très grands, pour la plupart ; tout petits quelquefois, mais déjà dans des attitudes analogues à celles des adultes, comme si, dans le monde de Badia, le temps de l’enfance n’existait pas. Et pourtant, les bébés ne semblent pas privés d’amour, à en juger par la sérénité des visages des mères qui les portent emmaillotés contre leur estomac. Un monde d’esclaves, à l’évidence ; ceux dont on avait coutume de lire dans les livres les dramatiques histoires ; ceux qui, derrière des barbelés ou des frontières étanches traînent aujourd’hui encore leurs vies désespérées…
Et le visiteur, un moment dérouté par une mutation aussi spectaculaire, est béat d’admiration pour la performance technique d’un tel travail, et la puissance de ce qu’il exprime. Il trouve aussi étonnant qu’une artiste qui, certes, fut toujours marginale, soit devenue si fortement dénonciatrice de la société. Il ne lui reste qu’à se rendre à l’évidence et conclure avec philosophie qu’en couleur ou en noir, le talent ressurgit toujours !
Jeanne Rivais
Margy
Ginette Marche a à son actif une longue carrière à l’extérieur enrichie d’une expérience hors du commun et de rencontres exceptionnelles.
Native du village de Vendes elle aime ce village. Elle est à l’origine de la création de la fête des Espavents permettant ainsi aux habitants de Vendes de s’exprimer artistiquement et ils l’ont fait admirablement pendant de nombreuses années.
En animant et participant à cette fête elle s’est elle-même passionnée et exprimée en toute liberté de création en utilisant sa sensibilité pour la nature , son admiration pour la beauté des arbres, pour leur essence et les fruits qu’ils produisent et pour la profusion de la nature environnante.
C’est donc tout simplement qu’elle met en forme, à la main avec les outils du sculpteur, toujours à partir du bois et des éléments naturels dérivés une série de personnages qui racontent une histoire vivante et humoristique.
C’est en réalité de l’art populaire accessible à tout public.
Johanna
Voix de secours
On vous l'avait promis, cette fois c'est la bonne, la lissière d'Angl'Arts s'expose dans tous ses états : peintures, dessins, aquarelles, collages et évidemment tapisseries ! Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Johanna, installée depuis près de deux années à Anglards-de-Salers, a suivi des études aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand avant de remporter brillamment un diplôme en tapisserie de basse lisse à Aubusson. A l'aise sur presque tous les supports, dessinant et peignant alternativement au crayon, au feutre, à la plume et au pinceau, Johanna s'illustre par des tableaux emprunts d'une émotion qui s'exprime avec force et couleurs. Qu'il s'agisse de ses portraits aux relents expressionnistes, ou de ses interprétations oniriques d'un monde originel, la fulgurance du trait et de la composition gronde de désirs intérieurs enfin libérés par son art. Un art qui refuse de s'identifier à un style particulier, mais qui profite au contraire de l'extraordinaire talent d'une femme qui cherche sa voie et sa voix : sa voix de secours!